

Pour chauffer (et refroidir) nos logements, nous nous tournons de plus en plus vers les pompes à chaleur. Et c’est logique, car notre société est engagée dans une transition énergétique qui suppose la sortie progressive du gaz et du mazout. Pourtant, les pompes à chaleur font toujours l’objet de nombreux malentendus. Dans cet article, nous analysons les mythes les plus tenaces pour mieux les déconstruire.
1. Les habitations ne sont pas toutes adaptées aux pompes à chaleur
En principe, n’importe quelle habitation peut accueillir une pompe à chaleur. Mais voici quelques facteurs à vérifier avant de sauter le pas :
Votre maison est-elle suffisamment isolée ? Si ce n’est pas le cas, elle ne retiendra pas la chaleur et vous ne pourrez pas la chauffer de façon rentable avec votre pompe. Notre conseil ? Isolez à la fois la toiture, les murs, les sols, les fenêtres et les portes.
- Est-ce que l’alimentation électrique de votre logement suffit pour brancher une pompe à chaleur ? Si la puissance thermique requise est inférieure à 14 kW, vous pouvez envisager l’installation d’une pompe. Si elle se situe entre 14 et 27 kW, optez plutôt pour une pompe à chaleur hybride ou combinez une pompe à chaleur air-eau (de maximum 14 kW) avec une pompe à chaleur air-air (2 à 8 kW). Attention : évitez de brancher deux ou plusieurs pompes air-eau en parallèle dans un logement. La consommation risquerait en effet de grimper en flèche.
2. L’installation d’une pompe à chaleur est impossible en appartement
Cela dépend. Pour la rénovation d’un appartement, la pompe à chaleur géothermique est de toute façon exclue. Dans ce cas, seules les pompes à chaleur air-air ou air-eau conviennent. Le problème des appartements est souvent le manque de place – à l’intérieur comme à l’extérieur de l’immeuble. Mais l’installation d’une pompe à chaleur n’est pas par définition impossible. Un installateur pourra déterminer la faisabilité ou non des travaux.
3. Une pompe à chaleur consomme beaucoup d’électricité
Une pompe à chaleur consomme de l’électricité en fonction de la capacité requise. D’où l’importance de bien isoler votre maison, afin de limiter au minimum la consommation d’énergie. Certes, une pompe à chaleur consomme plus d’électricité qu’une chaudière traditionnelle, mais vous n’aurez plus à payer les coûts d’énergie du gaz ou du mazout.
Avec une pompe à chaleur, la règle est la suivante : plus la température de l’eau est basse, plus la consommation est faible. Là encore, on comprend toute l’importance d’une bonne isolation. Vos radiateurs actuels ont besoin d’une eau à 70 ou 75 °C pour fonctionner ; mais après une rénovation, ils s’accommoderont souvent de 60 °C pour chauffer votre logement mieux isolé. Si vous portez l’eau de vos radiateurs à 55 °C maximum, vous réaliserez des économies de 10 à 25 % par rapport à une installation à chaudière traditionnelle. Ces économies seront même de 20 à 45 % pour les systèmes avec du chauffage au sol.
Plus important encore : en Flandre, il n’existe pas de primes pour les pompes à chaleur dont les radiateurs sont alimentés par une eau à 55 °C ou plus. Vous avez donc tout intérêt à choisir des radiateurs basse température.
4. Une pompe à chaleur est un investissement onéreux
C’est vrai, au sens où la technologie utilisée par la pompe à chaleur représente un investissement plus important qu’une chaudière au gaz ou au mazout. Mais en règle générale, la pompe à chaleur offre un délai de récupération et un rendement largement supérieurs.
Tout dépend de la température de l’eau qui circule dans le système d’émission. Plus cette température est faible, plus le rendement (la valeur SCOP de votre pompe à chaleur) sera élevé et plus le délai de récupération sera bref. Or, au regard de l’augmentation constante des prix du gaz naturel et du mazout, ce délai est de plus en plus avantageux. Vous avez du chauffage au sol ? Dans ce cas, n’hésitez pas : la pompe à chaleur est la seule solution envisageable. Un dernier conseil pour la route : en termes d’investissement et de délai de récupération, la pompe à chaleur air-eau est beaucoup plus intéressante que son homologue géothermique.
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5. Chauffer avec une pompe à chaleur est toujours moins cher que chauffer au gaz
En termes de consommation, cette affirmation n’est pas toujours vraie – mais elle l’est souvent. La consommation d’une pompe à chaleur dépend de la température de l’eau des radiateurs. Aujourd’hui (été 2022), le point de bascule se situe vers 55 °C. Cela signifie que, pour une eau à 55 °C ou moins, se chauffer avec une pompe à chaleur coûte moins cher qu’avec une chaudière traditionnelle. En cas de chauffage au sol – où l’eau circule dans tous les cas à faible température –, la pompe à chaleur est toujours moins chère qu’une chaudière.
6. La pompe à chaleur air-eau n’est pas assez rentable en hiver
Faux. Avec la bonne pompe à chaleur, il est tout à fait possible de chauffer son logement en hiver, même si le mercure plonge à -15 °C ou -20 °C. D’ailleurs, rassurez-vous : par temps glacial, ce n’est pas le rendement qui détermine la consommation annuelle, mais l’efficacité saisonnière ou le SCOP.

Votre maison est-elle prête pour une pompe à chaleur ?
Avec ce test, vous savez enfin si votre maison est prête ou non pour une pompe à chaleur. Si tel est le cas, nous vous orienterons vers une solution adaptée à votre habitation. Si non, nous vous donnerons quelques conseils pour préparer votre maison à une pompe à chaleur.